Championnat de France de Jeu de Dames
- COMPIÈGNE 2004 -
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        Série Vétérans
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Blitz

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Présentation de Laurent NICAULT

                                                           


                 

Pour Ton SIJBRANDS, cliquez ici

 

Pour Arnaud, cliquez ici

 

Les parties du Champion de France 2002 et 2003

Laurent NICAULT - 2002 - 2003 -

 

Présentation de Laurent ... cliquez ici ... (*.doc)


 

Présentation de Laurent NICAULT

par Philippe JEANNERET, chroniqueur au Havre Libre,
     et au magazine Tangente Jeux


 

En 2002, Laurent NICAULT est devenu le champion de France du jeu de dames. Titre qu’il confirma l’année suivante et qu’il aura à cœur de conserver cette année encore à Compiègne.

Il aura fallu attendre quinze ans pour que le jeu de dames français voit l’un de ses plus brillants talents s‘emparer d’un titre qui lui échappait de façon incompréhensible pour les connaisseurs et ses amis joueurs.

On ne devient pas champion de France par hasard même s’il arrive quelquefois que la réussite soit au rendez-vous dans la sacro-sainte série Nationale, celle où les meilleurs joueurs de l’hexagone s’affrontent dans cette joute annuelle qu’est le championnat de France. Les jeunes joueurs des autres séries rêvent d’atteindre un jour cette estrade, parce qu’ils savent qu’alors leurs parties seront difficiles, riches de manœuvres inédites, belles et/ou insensées. 15 ans que Laurent NICAULT est en haut de l’affiche avec beaucoup de joueurs d’une même génération rejoint depuis le milieu des années 90 par le phénomène Arnaud Cordier, meilleur joueur français actuel. Ingénieurs, polytechnicien, mathématiciens pour la plupart, ils ont surtout pour point commun une intelligence du jeu telle qu’il faudra attendre encore longtemps pour qu’ils cèdent leur place à de jeunes autres talents.

Laurent NICAULT découvre le jeu au début des années 80 et en 1985, il devient champion de France cadets. Il lui faudra attendre bien plus longtemps pour décrocher un titre plus significatif. En 1987, il décroche pourtant une très inattendue place de vice champion du monde junior. Ce n’est pas que son talent soit mis en doute, c’est simplement le fait que la France est depuis longtemps moquée dans les grands rendez-vous internationaux. Dans ces années 80, le titre de champion du monde du lillois Pierre GHESTEM n’est plus qu’un très lointain souvenir.

Alors, évidemment, en 1987, les Damistes français qui ne sont plus habitués à ce que l’un des siens côtoie les stars internationales du damier, lui donnent un statut instantané. D’autant plus que l’année suivante, Laurent NICAULT, pour sa rentrée dans la série Nationale, finit 3ème. C’est certain cette fois-ci, la France a découvert un nouveau génie. Son ascension est si rapide que seul un don très particulier peut expliquer ses performances tant son expérience du haut niveau n’est encore que très limitée. En 1989, 2ème derrière José BEYAERT, il ne concède aucune défaite, nouveau signe d’une grande classe. Mais cette performance, il ne la renouvellera pas souvent.

En ce début des années 90, il est donc loin le temps où L. NICAULT a découvert, tel une pomme qui tombe selon sa propre expression, le vrai jeu de dames. Mais ce géant s’est très vite appuyé sur les épaules d’autres géants. Il se délecte dès ses débuts à la lecture des chroniques du légendaire Ton SIJBRANDS, champion du monde 1973 et figure charismatique du jeu de dames international. Un vieux monsieur à ses débuts lui avait offert, tel un grimoire, « Comment je suis devenu champion du monde » de Pierre GHESTEM. Il n’en fallait pas plus pour se transformer en un Harry Potter du jeu de dames, cet air juvénile, allié à une myopie qui avec ses lunettes lui donne ce regard doux et brillant à la fois. Certains lui trouveraient maintenant plutôt un petit air chafouin d’Alain Chabat

Très vite, le personnage Laurent Nicault, joueur, est créé. S’il joue le mercredi, on verra non loin du damier, le canard enchaîné. On ne déroge pas à certaines habitudes. Il est intransigeant sur le respect que l’on doit au jeu. Il n’admet pas la malhonnêteté ludique, celle qui consiste pour certains à minimiser leur défaite. Ses gaffes, il les assume sans jamais les mettre en avant. S’il perd, il encaisse, toujours avec le respect pour son adversaire. Quant à lui parler de votre partie en cours ou à commenter une partie qu’il est en train de jouer, il faudra l’éviter tant son regard peut alors vous toiser. Flagrant délit d’incorrection. Quand vous le croisez alors qu’il dispute un match important, il semble absent, absorbé dans sa partie en cours, même si le soir il sera capable de proposer une meilleure suite à celle qui fut jouée sur un damier où il arrêta son regard.

Le jeu, il l’aime tel qu’il est avec ses règles actuelles. La beauté ne doit pas s’acoquiner avec les impératifs du développement du jeu, du sponsoring qui accepte quelquefois difficilement le nombre important de parties remises. Il lui est par exemple difficile d’imaginer que l’on peut inventer la notion de parties nulles … avec avantage, tel le système de Delft que cherche à imposer certains joueurs néerlandais.

Sur le damier, il est l’artiste, qualifié ainsi par de nombreux observateurs de son jeu, ouvert à tous les styles, de la classique au plus offensif en passant par l’encerclement. Il se permet à ses débuts des parties insensées, telles des parties Leningrad, incompréhensibles pour beaucoup. Les modèles de sa jeune carrière sont les DYBMAN, WIERSMA, JANSEN … Hans comme il aime le rappeler. Joueurs qu’il apprécie car ils ont un style propre, identifiable, et cela est plaisant pour celui qui observe et cherche à comprendre. Au début des années 90, il est l’un des rares à pratiquer tous les styles : faux marchand de bois, Roozenburg, classique, … Les chroniques de Ton SIJBRANDS lui seront alors un précieux moyen de progression. On comprend alors dans ces années 90 que ce jeune homme détonne un peu dans une série Nationale en quête de renouveau où aucun joueur n’est véritablement au-dessus du lot. Il est un des rares à jouer un jeu engagé même si la série Nationale est fortement renouvelée, rajeunie, et que le jeu à la française laisse maintenant plus volontiers place à un jeu plus offensif.

Au-dessus du lot, chacun s’accorde à dire qu’il l’est, lui. Il a pu réaliser jusqu’à 4 parties en aveugle dans sa période bordelaise. Il est un compositeur de problèmes très personnels et ceux qui connaissent ses oeuvres regrettent qu’il n’entretienne pas cet art. On peut se souvenir aussi qu’en 1991, il imagine en pleine partie une variante sidérante contre Luc CREVAT avec un gambit de six pions. Alors comment expliquer que ce joueur, à l’évidence extrêmement doué, aura du attendre 15 ans pour atteindre la plus haute marche du podium hexagonal ? Est-ce sa coutumière modestie qui l’empêche d’imaginer qu’il est au-dessus du lot et prendre réellement conscience de ce talent ? Il est pourtant des signes qui ne trompent pas. SIJBRANDS ou WIERSMA l’avaient remarqué depuis longtemps quand ils évoquaient la potentialité des joueurs français.

En fait, lorsqu’il reparle de ces années d’insuccès, L. NICAULT admet qu’il savait pratiquer avec constance l’art de l’auto handicap. Les championnats des années 90, il les partage avec ses potes dans des gîtes ruraux où la fête bat son plein. Les apéritifs se prolongent en même temps qu’on croise le fer sur le damier. Martini Gin pour tout le monde ou multiples caisses de champagne dénichées à même le producteur jusqu’à 2h du matin. On se perd un peu dans le bon vin et les bonnes bouffes. Souvenirs de coq au vin magistral, virées nocturnes, nuits blanches, alcool et cigarettes par paquets. Cette impression d’étrange lucidité que l’on découvre le lendemain sur le damier. Ses amis moins forts s’étonnent qu’ils puissent réaliser dans ces conditions un superbe gain contre un pauvre hère qui a dû, lui, bien dormir dans un hôtel silencieux.

Certes … Mais la fatigue s’accumule et L. NICAULT finit toujours par lâcher prise. Presque une fatalité. Il ne sera jamais champion de France … pense beaucoup de Damistes. A faire ainsi la fête, il a toujours, sans évidemment la mettre en avant, une excuse pour ne pas décrocher le titre. Un titre auquel pourtant, il tient. Cette reconnaissance sportive, attendue, il la veut à n’en pas douter. Ses amis le voient, même s’il tente de le cacher, quand il perd toute illusion après la défaite de trop.

A la fin des années 90, il prend peut être un peu de recul sur le jeu. Il découvre le plaisir du chroniqueur. Il écrit une série d’articles sur la démarche cognitive du joueur de dames, d’abord pour la revue DAMES puis pour l’EFFORT. Articles qui montrent une fois de plus son unicité dans le monde du jeu de dames. Pour ces chroniques, qu’il veut faire partager au plus grand nombre, il retravaille les fondements du jeu, en particulier la fondamentale notion de blocages élémentaires. Ces années voient également l’émergence d’un autre talent d’exception : Arnaud Cordier, actuel meilleur joueur français.

L’obstacle est de taille. Outre son talent, Arnaud Cordier est un compétiteur redoutable, alliant parfaitement la psychologie de l’affrontement, un don tactique et un grand sens du jeu de tempo. Laurent NICAULT a changé, c’est certain. Si à ses débuts, il prenait souvent l’avantage contre ses adversaires, c’est le milieu de partie où il gâchait ses chances. Il est devenu plus compétiteur, plus efficace et ne renâcle plus à faire remise dans des positions non garanties de succès. Ces milieux, comme dirait G. DELMOTTE, il les réalise en allant au turbin, en calculant beaucoup plus et en prévoyant des portes de sorties. Des débuts archi-étudiés, il a gardé l’ossature et apprécie rentrer dans des variations par rapport à des trames connues. En ce début d’années 2000, les choses ont changé pour Laurent NICAULT et sportivement, il semble être prêt pour la plus haute marche. En 1999, un premier déclic s’opère chez Laurent avec sa victoire devant Guntis VALNERIS et Djédjé KOUASSI, entre autres, au tournoi international du Havre. Même s’il ne gagne pas encore les GMI, son complexe a diminué.

Arnaud Cordier et Laurent NICAULT s’estiment et ont plaisir à lutter ensemble. Ce début d’années 2000 voit une saine émulation s’emparer d’eux car le public DAMISTE a hâte de voir cet affrontement. Les premiers succès d’A. CORDIER se font sans la présence de L. NICAULT tandis que le premier titre de L. NICAULT voit l’absence lors de ce championnat 2002 d’A. Cordier. L’année 2003 verra la confirmation de son titre et une légitimité accrue par la présence cette fois-ci d’Arnaud, relégué à deux points derrière après qu’il eut perdu de J.L. CLEMENT.

L’année 2004 sera certainement un point d’orgue à cette lutte sportive. Les deux joueurs connaissent l’adversaire principal de ce championnat et la bataille se fera le plus souvent à distance, contre d’autres joueurs même s’il ne faut pas oublier un outsider tel André BERCOT. Ce championnat promet d’être passionnant et les joueurs de dames des années 2000 peuvent se réjouir de compter dans leurs rangs ces deux grands champions. Il faut rappeler aussi le temps que ces deux là passent à diffuser leurs connaissances. Laurent NICAULT, outre des stages qu’il organisa à Granville, accepte volontiers les invitations à réaliser des simultanées et il est depuis 2004 le rédacteur en chef de la revue officielle de la FFJD. Jouer contre plus faible ne l’ennuie pas et ceux qui le côtoient savent ce qu’ils doivent à leur progrès sur le damier … et pour certains l’art de confectionner un bon foie gras ou … de grandes sauces.


 

Le championnat de France 2004 promet, ce sera un grand cru.

Cela s’arrose …

Champagne !


 

Philippe JEANNERET